Saint Mathurin

Flashs d'information

Dès 1820 Haute-Epine a eu une "maison, d'éducation des jeunes filles", fondée par Monsieur Desmarets, ancien curé de Saint Valère à Paris, né à Haute-Epine. Trois religieuses de saint André y dispensaient leur enseignement et donnaient des soins gratuits aux enfants du sexe féminin.

L'histoire de Haute-Epine

 

 

 

Le plus ancien document concernant l'histoire de Haute-Epine est daté de 1144.

 

Il s'agit d'une confirmation de l'évêque de Beauvais de la donation faite à l'abbaye de Beaupré par "Hugo Merlez, sa femme Basillis, leurs fils Robert, Alern, Hugo, Hilo, Wido et leurs filles Mathilde et Eufénua de ce qu'il possède sur le territoire de "Waiesmaisons" tant en bois qu'en terres et contresignée par les seigneurs locaux de cette époque Thomas, fils de Bernard de Milly, Gérard de Saint Omer, Hugo de Blicourt, Jean de Campdeville.

 

Cette donation sera suivie par d'autres faites en 1155 par Mathilde de Rothois, en 1167 par Barthélémy de St-Deniscourt, en 1169, par Arnaud Reignon seigneur de Regnonval, de terres situées sur le territoire de Waiesmaisons.

 

Pendant 650 ans (de 1140 à 1790) toute l'histoire de Haute-Epine sera liée à celle de l'abbaye de Beaupré puisque l'Abbé était seigneur de Haute-Epine.

 

Les documents anciens concernant Haute-Epine proviennent donc des archives de Beaupré, les plans anciens de Haute-Epine ayant été dressés à la demande de l'Abbaye de Beaupré afin de percevoir les impôts (champart, dime et cens).

 

On retrouve encore dans le tracé des chemins et dans l'organisation du sol de la commune, l'influence des moines cisterciens de Beaupré.

 

Haute-Epine est bâtie le long d'une route droite d'où partent à droite et à gauche des parcelles étroites. C'est un exemple typique de village dont l'origine est due à un défrichement forestier accompli sous l'influence des moines. D'autre part, quand on regarde les cartes d'Etat-major, on peut encore s'apercevoir que "tous les chemins menaient à Beaupré" traversant la forêt de Malmifait, y-compris celui venant d'Orvilliers alors territoire de Beaupré qui aboutissait à une ferme encore appelée par les habitants de Haute-Epine "la maison des moines".

 

Cette ferme, qui a brulé en 1915 possédait d'ailleurs une chapelle car c'était un droit reconnu aux fermiers des abbayes cisterciennes d'en posséder une.

 

L'abbé de Beaupré nommait à la cure d'Haute-Epine et c'est à sa demande que fut érigée en 1364 l'église. Orientée vers l'Est, direction de Jérusalem, l'église actuelle est construite en briques. Elle est précédée d'un porche remarquable soutenu par des colonnes chargées de chapiteaux où l'on peut voir les armes de François 1er (fleur de lys, F, salamandres). Les nombreuses coquilles St-Jacques qui y figurent également semblent signifier qu'elle était une halte connue des pèlerins qui se rendaient à st-Jacques de Compostelle. L'église reconnaît Saint Mathurin comme patron.

 

Sur le territoire de Haute-Epine, l'abbé de Beaupré possédait également les pressoirs et le moulin à vent qui était situé à la croisée de la rue du Petit Bout et du chemin de Blicourt. Les habitants de Haute-Epine étaient tenus de venir y moudre leur blé moyennant une redevance payable à l'Abbaye. Aux archives départementales, on retrouve un bail du Moulin de 1786 fait par Dominique Séard feudiste demeurant au château abbatial de Woimaison à Simon le Roy " boulanger et meunier". La location de ce moulin lui accordait également le droit (très important) de chasse munée sur tout le territoire de Haute-Epine- Prévillers.

 

Il faut noter que dans les cahiers de doléances, les habitants demandent la suppression de toutes les abbayes commendataires et de toutes les maisons religieuses n'ayant plus aucun objet d'utilité publique.

 

Les biens que possédait l'abbaye de Beaupré à Haute-Epine furent vendus comme biens nationaux et furent achetés par des habitants de Haute-Epine possédant quelque argent, en principe ceux qui s'étaient enrichis dans le commerce de la laine, les "marchands houppiers". En effet, le travail de la houppe (laine brute) était l'une des deux activités traditionnelles, l'autre étant celle de la brique. Cette dernière activité était également très ancienne car on la retrouve signalée dès 1554 dans les Mémoires de Monsieur Leblond.

 

D'après les plus anciennes statistiques industrielles, on note en 1834 : 1 moulin à vent, 1 briqueterie, 1 four à chaux, 4 pressoirs, 9 peigneurs de laine, 100 femmes et 20 enfants travaillant dans le filage de laine, 70 personnes dans les apprêts pour la bonneterie (établissement Boulnois) et 61 badesraniers (fabricants de bas).

 

En 1866, l'activité textile subissant une grave crise, les habitants se reconvertirent nombreux dans le travail de la brique.

 

D'après les éléments des différents recensements la population de Haute-Epine a alors beaucoup diminuée. Elle était en 1807 de 822 habitants, elle n'est plus en 1988 que de 190 habitants. Cet exode est du essentiellement à la disparition de la pluriactivité. En effet, l'économie rurale du 19ième siècle reposait sur deux activités complémentaires : le travail de la terre et celui d'une autre activité, ici, la laine et la brique.

 

Au début du 20ième siècle, des traces de cette deuxième activité subsistaient encore, les femmes cousant ou brodant des bas pour la maison Boileau de Marseille en Beauvaisis ou fabriquaient des brosses pour la maison Dupont qui avait un dépôt à Gaudechart.

 

Au début du 21ième siècle, il n'y a plus aucune trace de cette deuxième activité d'antan mais de nouvelles activités sont apparues tant et si bien que la population de Haute-Epine ne cesse maintenant de croitre.